vendredi 9 mars 2012

Impression de retour

Ci-dessous, un message de Mimoune (alias ma môman), qui à son retour à Paris a vécu le même choc que nous avons eu il y a deux ans en revenant du Japon... et du coup, je me dis que notre prochain voyage en France sera dur :)
"Merci pour ce merveilleux séjour: j'en garde un très bon souvenir. Arrivée à Paris par le RER, vétuste et saccagé par les usagers s'arrêtant à toutes les gares de ces quartiers souvent négativement cités par les médias, je tombais vraiment dans un autre monde qui m'a fait le même effet qu'en arrivant, en touriste, en 1970 en Algérie !!!
Je suis descendue au Chatelet pour y rencontrer M. J'ai demandé à un couple de retraités s'il savait où était l'ascenceur pour sortir: c'est l'épouse qui m"a répondu se fâchant contre moi "tout est écrit" et non pas les ascenceurs ( j'ai trouvé parce que finalement, elle a bien voulu me répondre d'un geste!!).
Dans la véranda du café où tu as eu la gentillesse de me téléphoner, j'ai posé mon sac par terre entre la vitre et ma chaise ( idem M.), en partant, nous nous rendons compte que nos sacs étaient mouillés et sentaient mauvais: c'était du pipi!!!
Les jolies rues environnantes étaient jonchées de cannettes, de papiers et de mégots et Mac Do, Pizzeria, mauvais magasins encombrant la chaussée...

J'étais contente de replonger sous terre pour prendre la ligne 14, identique à celles de Singapour! La journée du lendemain a été très active, contente que j'étais de respirer l'air de la campagne et pressée de résoudre les problèmes domestiques.
Il avait fait un froid de gueux, en mon absence et la cuve de fuel s'était vidée à mon insu, arrêtant la chaudière . Il faisait 9°5: ça je l'avais prévu mais pas que la chaudière ne marche pas! J'ai activé mes poêles avec succès pour gagner 6° en 24h mais ai téléphoné au dépanneur alors que la chaudière allait bien: heureusement, il a été très aimable et a de toutes façons bien révisé la mécanique.
Jeudi, dure journée de travail, réapprovisionnement et rentrant tard, j'ai eu l'agréable coup de téléphone de B. et nous avons parlé longtemps de Singapour où elle rêve de revenir, tellement elle en garde un bon souvenir.
Je suis allée à notre très chouette balade à Lyon avec les S. et nous avons parlé de Singapour et de Marion et Julien et de Bali puisqu'ils y étaient en janv./fév.
J'ai regardé vos photos: j'avais beaucoup de retard et ai été enthousiasmée par les photos de Bali: le marché, la mer ...
Je garde un très chouette souvenir de notre balade sur les 2 passerelles: c'est fantastique que de partout on puisse atteindre, à pied, la jungle et puis les visites de Little India, Chinatown, le quartier arabe et tous les malls? J'étais contente de voir en photo tout le quartier de Marina Bay.
La qualité de leur urbanisme m'émerveille: tout est prévu, de la végétation bien répartie et encadrée à la récupération des eaux de pluie en passant par l'architecture des gratte-ciels.

Je trouve votre condo si royal que je me demande s'il peut y avoir mieux!
Je n'oublie pas les différents restaurants où nous nous sommes régalés, y compris l'ambiance des food court que je trouve très sympa et j'aime leur cuisine authentique qu'on ne pourrait pas déguster ailleurs.
Le luxe de la vielle Angleterre au Fullerton est des plus agréables.
Voilà pour les yeux et le palais la diversité de Singapour qui représente toutes les éthnies qui cohabitent.

 A l'inverse, sous la même latitude, c'est très intéressant de comparer Singapour avec la Guyane française, terre de désolation, investie par le bagne alors que c'est magnifique, sans lois véritables pour fédérer entre elles les éthnies, des ressources minières certes et la haute technique de Kourou, stratégiquement tout aussi bien placé que Singapour, mais qui en définitive est restée aux portes du modernisme, de l'efficience et de la richesse par , on dirait une forme de paresse sociale, de lassitude générale qui ne permet même pas d'imaginer, de se mettre en projet pour changer.

Mais en même temps, en Guyane, on peut encore trouver des tribus d'Amérindiens qui continuent à vivre avec sagesse dans la jungle, comme il y a 1000 ans;qu'on ne pourrait pas imaginer à Singapour; on y rencontre aussi les laborieux K'mongs qui cultivent la terre, vendent au marché et préparent les délicieux repas de leurs "food-court" à eux  alors qu'il ne pousse pas un brin de persil à Singapour et curieusement la terre est cette même argile rouge!

 En ayant vu Dubai il y a plus de 30 ans, j'étais sidérée par ce capitalisme et je me disais, à l'époque: "ce n'est pas possible, ils vont droit dans le mur: ce n'est pas possible de pouvoir tant consommer et en produisant ou en commercialisant  autant, on prend le risque que tout reste sur le tapis" Eh bien non, force est de constater que quelques 35 ans après, la mondialisation est apparue et avec elle la consommation outrancière des pays émergents et donc le capitalisme se porte encore fort bien; même si, à l'opposé, dans la vieille Europe, on peine et que moi-même et beaucoup d'autres, souhaiteraient qu'on  consomme, le plus possible, ce qu'on produit sur place, en s'axant sur la qualité et non l'effroyable quantité!

 Merci encore! Profitez-en bien! Comment va le nouveau job d'Arnaud?"

 (ndlr: si cette dernière phrase n'est pas du teasing)

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